Plongée dans un fleuve africain


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Ce matin du 7 mai 2019, je me lève, ici à La Carnia, avec cette bribe de songe étrange dans ma tête.

Je suis en train de plonger, d’assez haut, dans les eaux boueuses de ce qui semble être un large fleuve africain. Je crois que je suis en train de plonger avec quelqu’un. Je ne sais pas si nous plongeons d’un pont ou d’un avion. En tout cas cela semble avoir été une nécessité, pour se sauver de quelque chose. Mais cela ne se présente pas très bien. Je vois nettement, en dessous de moi, les eaux marrons qui scintillent sous le soleil chaud. De plus, j’ai le temps de voir, d’en haut, la silhouette d’un gros crocodile, qui tourne la tête en cherchant à voir où il vient de tomber quelque chose. J’ai le temps de me dire, mais avec une sérénité surprenante, qu’aussi loin des rives je n’aurais aucune chance de nager aussi vite que le crocodile. Je sais ne pas être très bon nageur, car enfin, lors de l’impact, je me sens évidemment descendre très profondément dans l’eau avec une machinale envie de respirer et je me sens respirer par le nez et par la bouche cette eau couleur chocolat. Et c’est étrangement, sans peur, que je me dis qu’il est maintenant clair, que je ne vais aller nulle part et que, pour moi, tout va s’arrêter là.

Ce qui est amusant, c’est que je viens de réaliser, vraiment à l’instant, en écrivant ces lignes, que j’ai bu du chocolat ce matin, au petit déjeuner. En commençant à écrire ce texte, en haut de la page, je n’avais aucunement l’intention d’écrire les lignes qui suivent. Je ne bois jamais de lait et encore moins du chocolat, mais une fois toutes les morts de Pape, je décide de ne pas m’y tenir et j’achète une bouteille de lait. Et hier soir, je me suis dit que je pourrais la finir le lendemain, en café au lait. Ce qui est encore moins diététique! Mais je n’ai plus de café depuis que j’ai donné mon dernier paquet à Michela. Alors je savais déjà hier soir, que à défaut, j’aurais pu y faire fondre quelques carrés de chocolat…

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