(1) .biz parce que .com est déjà pris. Et puis biz cela sonne comme « faire la bise ». Le muikku et le nom d’un petit poisson qui vit dans les lacs glacés de Finlande comme par exemple celui de Kangasjarvi.
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Le slam de l’ABF
Nous sommes à l’été 2007. Je suis à Rosny et je suis en train d’aider Pia à rédiger son mémoire. Tout d’un coup me vient en tête une petite comptine que je baptise tout de suite « le slam de l’ABF »:
Je suis A-U-E
et j’écris mon P-F-E
pour moi c’est tout bénef
oui je veux être A-B-F
et où ce que t’es s’t'AP ?
ben … au SDAP !
Secrets de famille surgis du passé
Cet été je me suis, encore une fois, rendu compte de la quantité d’évènements que nous enregistrons de façon incomplète dans les histoires de famille. Les pièces qui manquent à la compréhension n’attendent qu’une occasion pour sortir. Une conversation et la mémoire s’entrouvre.
Cristiana, la fiancée de mon cousin Luca, m’a rapporté une phrase qui a été dite par ma grand mère à ma tante Marta, la femme de mon oncle Valentino. Un jour, dans la conversation, ma grand mère maternelle, Pierina, à glissé ces mots: « Pour moi, coucher avec mon mari, c’était comme faire la vaisselle » Cette phrase est vraiment étonnante. Non seulement par le sujet abordé car je n’ai jamais connu ma grand mère que comme une femme âgée, bien sûr, mais aussi dévote et très secrète sur certaines choses. Mais en outre parce que ces mots sont à la fois un aveu et un conseil. Un aveu d’impuissance face à des règles sociales très codifiées et un conseil désabusé comme si cela était une tâche domestique qu’il fallait expédier. Le plus étonnant encore est l’acceptation de cette condition comme si l’essentiel était ailleurs.
Ma grand mère n’a jamais dit qu’elle aie été malheureuse dans son mariage. Elle l’a été terriblement lorsque son mari, mon grand père Giovanni, à été fusillé en 1944 pour acte de résistance et il a bien fallu, à partir de là et du jour au lendemain, apprendre à survivre avec tous les enfants, dont certains en bas âge… Seule.
Je rapproche ces nouvelles pièces qui ressortent du passé à d’autres qui me sont venu à l’oreille, hier, lors d’une conversation avec mon frère Alberto et qui m’a éclairé sur un autre fait resté dans l’ombre. Et là encore, c’est parce que ma mère l’a raconté à Anne l’amie de mon frère. Ce qui montre bien aussi que les confidences se font plus facilement entre femmes ou par leur intermédiaire. On constate dans les deux cas qu’il faut attendre que le fils fasse entrer une femme dans la famille pour que la mère commence à se confier.
Je m’étais toujours demandé quel attachement pouvait lier mon père à sa sœur aînée, tante Caterina. Tous les ans ma mère continue à fleurir la tombe de tante Caterina dans le cimetière délaissé de Portis. D’ailleurs encore cet été, je me suis installé à l’ombre dans la douceur du cimetière de Portis à contempler la montagne, tandis que ma mère, que j’avais juste accompagné en voiture et très contente que je ne la dérange pas, s’affairait auprès de plusieurs tombes, dont celle là.
Tante Caterina était l’aînée de la famille, mon père était le petit dernier. Il y avait d’ailleurs tellement de différence d’age qu’elle était née presque la même année que ma grand mère maternelle. Chaque année dans ce cimetière j’entends la même histoire, comme du temps où mon père venait aussi et qu’il me la racontait lui-même. Tante Caterina est morte en 1939 à l’âge de 33 ans d’une maladie de cœur. J’avais toujours été étonné que l’on puisse mourir si jeune de cette façon, mais mes questions me renvoyaient toujours à la fatalité.
Or ce que j’ai appris hier, c’est une autre histoire. Tante Caterina était en fait en pleine santé, bien faite et bien instruite puisque elle était même allée travailler à Rome, ce qui était rare pour l’époque. De retour au village, elle était tombée amoureuse d’un homme qui travaillait à la gare, la Stazione Carnia, qui a donné le nom au village justement.Ils devaient se marier. Mais, pour une raison encore non dite, cet homme est parti pour une autre femme. Elle en est morte. Et je m’imagine maintenant la douleur implacable de cette femme amoureuse… séduite… qui s’est laissée mourir de tristesse infinie. Et ce qu’on m’a toujours décrit, de façon détournée, comme une maladie de cœur était donc, en fait, un chagrin d’amour, qui est bien au sens figuré, une affaire de cœur. Moi, je crois tout à fait que l’on peut mourir d’un chagrin d’amour.
La fille de Picasso
Entendu dans une émission sur Picasso sur la chaine Planète.
C’est la fille de Picasso qui s’exprime.
Au début de chaque année scolaire, nous devions comme d’habitude remplir une fiche où nous devions indiquer le nom du père et sa profession. J’écrivais bien entendu…
nom: « Picasso », profession: « Peintre ».
Et là, invariablement, on me demandait: « Peintre en bâtiment? »
Et je répondais: « Oui ».
Comme ça on me fichait la paix jusqu’à la fin de l’année…
Lorsque j’avais des devoirs à faire à la maison, et que je ne pouvais pas toujours tout faire, si j’avais une dissertation et un dessin à faire, par exemple, je faisais la dissertation et je demandais à mon père de faire le dessin.
Un jour il y avait un abat jour à dessiner. Mon père l’a dessiné. Moi je l’aimais bien. On voyait bien la forme de l’abat jour mais il avait dessiné une décoration, de l’abat jour, à sa façon.
Lorsque j’ai ramené le dessin à l’école le professeur l’a regardé et ma dit: « Mais ça ne ressemble à rien!… A’ refaire! »
Et mon père a refait le dessin.
Fubuki
Hier je suis allé, à Paris, voir le film « Stupeur et tremblement » tiré du livre d’Amélie Nothomb, du même nom. J’ai été déçu parce que le film… est très bien. Ce qui est rare lorsqu’un film est tiré d’un livre. Il est très fidèle au livre et le relègue malheureusement au rang de script. Je me suis donc fait l’effet d’un réalisateur regardant la dernière mouture de son montage qui lui est désormais familière. Il faut dire que le livre s’y prête bien, puisque déjà dans son style il a été écrit pour être raconté et donc filmé.
D’ailleurs dans la salle, grande et pleine, on se rendait bien compte qu’il y avait deux genres de public. Ceux qui n’avaient pas lu le livre et qui riait aux éclats à chaque situation cocasse. Je rappelle, tout de même, que j’étais dans une salle UGC du quartier des Halles. Et puis il y avait ceux qui avaient lu le livre. A mon avis, la grande majorité de la salle. Eux ne manifestaient rien. De la même manière que je revoyais, à l’écran, des images que je m’étais déjà faites dans la tête, en lisant le livre, je les suspecte d’avoir eu le même regard convenu et complice que le mien.
Le film et le livre sont-ils une caricature du monde du travail au Japon? La réponse est bien évidemment: non. Ce n’est pas une caricature, c’est la réalité. C’est la réalité comme seul un étranger peut la voir. Ceci dit, peut-on sérieusement faire un quelconque parallèle avec le monde du travail en France? La réponse est bien évidemment: oui. Autant le japonais introverti subit-il l’humiliation ouverte et théâtrale de ses collaborateurs, autant le français extraverti subit-il l’humiliation subtile et cachée de ses collaborateurs. La raison en est la même. S’imposer pour que l’on ne s’impose pas à vous.
C’est donc bien la peur qui est, comme trop souvent, le moteur du système. Cette règle dépasse bien entendu le cadre du monde du travail qui n’est, dans ce cas, qu’un générateur de rencontres. Cette peur, a tout simplement pour conséquence, l’inversion des valeurs. La bonne intention devient la mauvaise intention. L’attention particulière et sincère que l’on porte aux autres est interprétée comme une tentative d’invasion et de prise de contrôle. C’est ce que j’appellerais le syndrome Fubuki.
giorgio
Retrouvez mes chroniques dans les parutions des Éditions du Shqiptar
Rue Varlin
Lettre ouverte à Monika.
Le 20 janvier vers 10h du soir, rue Varlin, il y a eu un grand bruit. Si tu avais été là, quai de Valmy, tu l’aurais peut-être entendu. Je me rendais au chevet de l’ordinateur de Suzel, lorsque dans la rue je lève les yeux pour voir s’il y a de la lumière chez toi et… j’ai tamponné la voiture qui était devant moi. Aucun dégât. Mais en 25 ans de permis ce doit être l’une des rares fois où je ne regarde pas où je vais. Quelque chose comme le type qui regarde une fille passer et qui se tape le réverbère sur le trottoir.
giorgio 22 01 2003
Web Cam Marseille
Aujourd’hui Alberto m’appelle comme il le fait souvent quand il en vadrouille avec une de ses conquêtes. Il est à Marseille. Je le garde en ligne et je me dépêche discrètement sur internet pour trouver une web cam. Il me dit qu’il est sur le port au pied d’une tour. Je connais l’endroit pour y être passé justement il y a peu, en début d’année 2002. Je voudrais bien lui faire une surprise, mais malheureusement le rafraichissement incertain de l’image ne me permet pas de lui dire que je le vois…