Enigme de Palmyre

Hier soir, avec Monika l’albanaise, je suis allé à un vernissage au Centre Culturel Syrien à Paris. Barbara, la polonaise, expose ses photographies prises lors de son dernier voyage à Palmyre. A notre arrivée dans la salle d’exposition, l’attaché culturel syrien, qui était en pleine discussion avec Barbara se retourne et nous fait part de ce que l’artiste vient de lui divulguer, à savoir que, la particularité de l’exposition est que, sur tout un mur sont accrochées des photographies de levés de soleil et que, sur le mur en face il s’agit, au contraire, de couchés de soleil. Barbara, continuant le fil de son discours, explique, qu’à son grand regret, elle n’a pas pu rester toute la journée sur place et qu’elle a du quitter le site vers dix heures et demi du matin, pour continuer son voyage à travers la Syrie. A ce moment, je vois l’attaché culturel syrien froncer le sourcil et il ne tarde pas à poser la question qui a germé instantanément dans l’esprit de toute l’assistance. Comment est-il possible d’avoir pu prendre des photographies du couché de soleil en étant parti avant midi? Barbara, le plus simplement du monde, donne alors la réponse qui tombe sous le sens.

Quelle est donc cette explication évidente ?

Si vous avez la réponse, laissez un commentaire.

Voir la liste des fins limiers »

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Bonjour tout le monde !

« Ce site en construction est destiné à recueillir des articles venant de plusieurs horizons, de plusieurs mains différentes…. »

… ça c’était à l’origine en Septembre 2011. Aujourd’hui, en Juillet 2012, changement d’orientation du site. J’ai décidé de transférer sur ce site le contenu de mon serveur NAS, qui lui restera réservé aux tests.

… j’ajoute, que les articles plus bas dans le blog, sont extraits de mes archives et retranscrits avec leur date d’origine.

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Il Club Philo di Alberto

Lettera aperta a Valeria

Alberto Club PhiloOggi, sabato 14 maggio 2011, alle 11 sono stato al 104 della via Vaugirard a Parigi, al « Forum 104 » che è il nome del Club di Filosofia dove andava Alberto. La via Vaugirard, con piu’ di 4 chilometri, è la via più lunga di Parigi. Al 104 c’è un fabricato che deve essere una vecchia chiesa con un atrio, cioè una grande sala col soffitto che lascia passare la luce del giorno. E’ li’ che si riunisce ogni tanto, una trentina di persone, per il Club di Filosofia. Ci ero già stato anche io, molti anni fà, un paio di volte ed ad una delle quali c’era anche Ingrid.
Questo 14 maggio la riunione era in grand parte dedicata ad Alberto. Ero stato invitato io ed Aurore, l’amica di Alberto, già da alcune settimane. Alla fine una persona mi ha dato questa foto, che vedi qui sopra, e che è stata scattata nel novembre 2010. Raffigura Alberto, che aveva già iniziato la chemio e che sta parlando con Daniel, che è un Cileno e che è un filosofo, organisatore di questo Club di Filosofia, durante il pasto che seggue e conclude, ad ogni volta, le discuzioni. Oggi, per esempio c’erano pizze, vino e fragole. Più di una persona di questo Club era venuta e più di una volta a trovare Alberto in Ospedale. E’ questo Daniel che aveva fatto da intermediario, concentrando e distribuendo i messaggi frà me e i membri del Club e che si era occupato di una corona di fiori spedita in Italia. Questa foto, ingrandita, era sospesa in mezzo alla sala ed è stato proceduto alla lettura di testi scritti da Alberto con dei commenti, da parte di Daniel, che rintracciavano la lunga e fruttuosa collaborazione sua, con il Club di Filosofia. L’altra allocutrice di nome di Christiane, di origine Corsica, parlava sempre con molta emozione nella voce e Aurore piangeva spesso. Si vedeva che c’era molto affetto sincero e che Alberto era un elemento constitutivo di questo Club e che la sua presenza era molto, molto apprezzata. E’ stato qualificato sopratutto di persona “intelligente” e che “sapeva farsi amare”.

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Bolodocho

640 bolodocho etiq Un des copropriétaires de l’immeuble à eu, à n’en pas douter, des soucis avec son ballon d’eau chaude qu’il a visiblement été obligé de remplacer et il a laissé l’ancien dans la cage d’escalier avec un petit post it disant qu’il le ferait « enlever sans tarder ». Seulement l’engin est là depuis 15 jours maintenant. Non pas qu’il gène réellement, mais son propriétaire risque de passer lui, pour un sans gène.

J’ai donc décidé d’écrire et d’apposer un panonceau qui dit …

« BOLODOCHO »

Avril 2010 : Totem dénonçant le réchauffement et la pollution des mers. Installation à Igny en avant première, précédent la vente de l’œuvre au Museum of Modern Art (MoMA) de New York pour un montant déraisonnable et non communiqué.

… dans l’espoir que cette inestimable œuvre d’art se fasse voler?

PS : Effectivement, le lendemain elle avait disparu… mais… au fait et en guise d’épilogue, comment aurions nous pu appeler cette installation jacking?

???
Pas du Street Art … mais du Stairs Art ?
De l’Art Brut Opportuniste ?
De l’Arte Povera Consummerista ?
De l’Happening Pointsurleïste ?
???
Boh !

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Mon Dentiste

Aujourd’hui mardi 9 février 2010, j’ai pris rendez-vous avec mon dentiste. Mon dentiste, en fait, était une femme. Je dis « était » parce que je viens d’apprendre la semaine dernière qu’elle est en arrêt maladie et que, au cabinet, elle ne reviendra plus. Je suis aussi étonné d’apprendre qu’il y a, dans ce même centre médical, une autre dentiste, dont, durant toutes ces années j’ai ignoré l’existence et c’est donc avec elle que j’ai pris rendez-vous aujourd’hui. A l’accueil, la secrétaire, me détrompe tout suite. J’avais mal compris la particule. Cette fois-ci, c’est un homme. Elle me désigne, tout de même, la même salle d’attente.

Assis là, des images me reviennent. Du figuier, que l’on voit là, dehors, je me souviens que chaque année au début de l’automne, alors qu’il est chargé de figues, je m’enquérais, auprès de ma dentiste, en guise de conversation, de savoir si quelqu’un les cueillait. Toujours, évidemment, elle me rassurait et toujours, ponctuellement, les mois suivants, je voyais les fruits pourris tombés à terre. J’ai été sensibilisé aux figuiers à cause de celui qui poussait devant la fenêtre de l’appartement que je squattais à Périgueux et dont une branche était assez proche pour se laisser attraper ses bons fruits mûrs. Toujours dans mes pensées pour ma dentiste, je me souviens qu’un jour je lui ai fait part d’une statistique que j’avais lu dans un journal. Peut-être même un journal de la salle d’attente. Il était dit que les vapeurs des alliages utilisés dans les amalgames dentaires étaient peut-être la cause d’une forte réduction de l’espérance de vie des dentistes et aussi d’un taux de suicides anormalement élevé dans leurs rangs, par rapport au reste de la population. Elle accueillait ces allégations avec de la distance. Dans les dernières séances elle avait eu un geste qui m’avait surpris. Après de longues discussions, au cours des séances, sur le coût de la vie et sur mon année sabbatique qui s’éternisait et devant le peu d’entrain que je manifestais, à me faire poser une couronne chère, elle me proposa, tout de go, une couronne céramique au prix du métal. En échange elle m’avait dit que je pourrais l’aider, un jour, si elle avait des problèmes avec son ordinateur. Du troc, cela m’avait bien plus. De plus, j’avoue que j’avais eu la faiblesse de croire que mon charme y était peut-être pour quelque chose, mais la réalité était peut-être à rechercher simplement dans la faiblesse de son chiffre d’affaire du mois.

Tout à coup, la porte de la salle d’attente s’ouvre. Visage rose, le cheveu rare et gris, de petites lunettes rondes sur le nez, mon dentiste est là. Je me lève pour lui serrer la main qu’il me tend.
- « Bonjour, avez-vous votre carte vitale ? »
Je note qu’il a quand même commencé par me dire bonjour. En deux pas, je suis à son cabinet, je pose mon manteau et je lui tend ma carte verte de sécurité sociale. Il s’installe à son bureau et se met à pianoter sur son ordinateur.
Quel chemin parcouru depuis les années 90 où les professions libérales que je fréquentais riaient aux éclats lorsque je leur parlais d’échanger leur fiches cartonnées pour un clavier, alors que moi-même, simple particulier, j’avais déjà, à l’époque, un ordinateur chez moi. Tous me soutenaient, même avec derrière eux, un bagage de dix années d’études universitaires que je vivais sur une autre planète et en me regardant d’un air moqueur, me laissaient entendre qu’un ordinateur ne ferait que les ralentir dans leur travail.
En entrant, j’avais noté du coin de l’œil que son ordinateur était un ultraportable, netbook Samsung N140.
- « Non, c’est NC10, un des premiers » Corrige-t-il, très fier.
Bon, mais après tout, c’est la même coque. Avec ma carte, il retrouve quelques informations me concernant, comme les dates et les actes de sa collègue, mon ex. Comme je sais, depuis peu, que sur une carte vitale il n’y a rien d’autre de mémorisé, que le nom et le numéro de sécurité sociale, je suppose que ces informations, il les a récupérées ailleurs, sur le réseau.
- « Oui, c’est moi qui m’occupais un peu d’elle… de son informatique » précise-t-il.
Suis, le sempiternel rapide échange sur le pourquoi de savoir si les données médicales doivent êtres accessibles sur Internet avec les sécurités idoines, cela va sans dire. Une base de données accessible à tous les praticiens en quelque sorte, même à un urgentiste sur le bord de la route, et où chaque particulier pourrait consulter son propre dossier médical, évidemment. Il a l’air d’accord. Il se lève, et en se lavant les mains me dit :
- « Installez-vous ».
Je m’assois sur le siège de dentiste, qui de nos jours, ressemble plus à un baquet de module spatial qu’à un siège de coiffeur, comme dans le temps.

Assis ou plutôt à demi allongé, le regard aveuglé par la puissante lampe, j’entame les raisons de ma venue. Je suis là pour une inspection régulière et puis pour une sensation de froid près de la couronne en céramique posées ces derniers mois. Je crains une carie.
Il inspecte tout, consciencieusement et ne trouve rien d’anormal que des collets sensibles. Il trouve ailleurs, sur une incisive, un petit défaut, qu’il se met en devoir de soigner. Sa pratique est plus brusque que sa collègue qui, elle, avait tendance à s’allonger sur moi, de tout son poids, sa poitrine contre la mienne. C’était peut-être une technique, qu’elle avait élaboré, pour apaiser chez le patient, les appréhensions de la roulette. Lui, j’ai plutôt l’impression qu’il stocke ses outils dans le creux de ma joue pour pouvoir les avoirs plus rapidement sous la main. Je me fait l’effet d’être un gobelet à crayons.

Pendant que la résine blanche est en train de sécher, mon dentiste ajoute qu’il y aurait quand même beaucoup de travail car il a des dents reconstituées et que sans couronnes il y a un risque de cassure. Je lui confirme que j’en ai conscience, mais que les couronnes sont malheureusement trop chères. Je suis a deux doigts de la parler de ma situation, sans travail, mais je ne le fais pas. Je lui parle plutôt de ma dent du fond, manquante. Comme l’avait déjà fait ma dentiste, il me propose un bridge.
- « Si bien entendu cela est techniquement possible » ajout-t-il, mais je précise que :
- « J’ai des devis d’autres dentistes »
- « Avoir des devis ne suffit pas, il faut faire des radios »
Je suis étonné du peu de cas qu’il fait de ses collègues, et j’ajoute.
- « Je suppose que s’ils m’ont fait des devis, c’est qu’ils m’ont fait des radios avant »
A-t-il accès aux radios que m’a fait sa collègue ? Non, les radios sont personnelles et sont rendues aux patients. Soit ! Mais les radios sont souvent numérisées maintenant et il serait facile à un centre de radio de transmettre un cliché comme un fichier via internet. Sans compter que de plus en plus de cabinet digitalisent eux mêmes leurs clichés, visible directement sur un écran d’ordinateur. En disant cela je pense, entre autre, à ce charmant couple de deux femmes dentistes à Périgueux. Non, non, les clichés sont sur des films et il m’ouvre un tiroir qui est plein de panoramiques dentaires, ce qui montre bien qu’il ne les a pas toutes rendues aux patients.
Je m’assoies sur un simple petit tabouret blanc près de son bureau que je pense être destiné à cela et je prépare ma carte bleue à la main.
- « Je ne prends pas la carte bleue »
Ce que j’avais vu sur la table était donc juste un lecteur de carte vitale. Je lève le sourcil en cherchant des solutions, mais sans attendre, il embraye aussitôt avec un poncif.
- « Lorsque vous achetez du pain chez le boulanger, vous ne payez pas avec une carte bleue »
Je lui fais répéter parce que, sur le coup, j’ai peur de ne pas avoir bien compris. Il répète et il continue :
- « Tous mes collègues médecins ici dans le centre médical n’accepte que du liquide ou des chèques ».
Des chèques ? Mais c’est pas trop dans l’air du temps écologique, tout ça. Je rétorque simplement :
- « Je ne fais pas de chèques, j’achète du pain avec de la monnaie, mais je paye en carte bleue toutes les sommes importantes ». Et je n’ai pas le temps de lui rappeler l’existence du porte monnaie électronique.
- « Vous faites comme vous voulez »
D’un air de me dire qu’il n’a certainement pas l’intention de changer quoi que ce soit dans sa façon d’être. J’ai comme une impression de déjà vu. Mais je poursuis dans la recherche d’une solution car j’ai peur de ne pas avoir assez de liquide sur moi. Je lui dis que je ne vois donc pas d’autre solution que d’aller jusqu’au distributeur de billet et de revenir. Je m’aperçois qu’il ne m’a même pas dit combien je lui dois.
- « 29 euros ».
- « Bon, pour ne pas vous déranger, donnez-moi 1 euro, et je reviens tout de suite apporter un chiffre rond à votre secrétaire »
- « Ha, non, non… voyez avec ma secrétaire, elle a l’habitude » et il ajoute, « et il faudra que vous lui laissiez votre carte vitale pour je puisse établir votre remboursement »
Je réalise alors que je dois donc revenir une troisième fois, pour récupérer ma carte. Mais cela ne l’atteint pas le moins du monde et il enfonce le clou.
- « C’est pourtant clair » Me dit-il, sans rire. « Ou bien voulez-vous que je vous fasse une feuille de soin classique »
Je ne relève pas. Je ne suis pourtant pas devant un guichet de sécurité sociale face à une personne qui aurait des motivations, souvent salariales, de ne pas comprendre au quart de tour, l’aberration de ce qu’il me propose. Les professions libérales sont habituées aux mauvais payeurs, mais n’a-t-il pas vu, dans mon dossier, que je fréquente depuis longtemps son collègue médecin, dans ce même centre et que dans un cas pareil il m’avait déjà fait confiance et ne sait-il pas que sa collègue dentiste, elle, avait bien un lecteur de carte bleue ?

Je sors sous les flacons de neige. Oui, il aura finalement beaucoup neigé cette année. Et ce n’est que devant le distributeur de billet que je m’aperçois que, tout à mon attention apportée à cet univers de Courteline, je n’avais pas réellement prêté attention au montant de la consultation, qui m’avait été réclamé et qui était beaucoup moins élevé que je ne l’imaginais. Car, dans mon portefeuille… les 30 euros… je les vois et je les ai… pile. Mais, si je m’en étais aperçu plus tôt, il n’y aurait pas eu d’histoire. Car enfin, m’a-t-on pris pour un mauvais payeur ou un magouilleur ? Quelle est la pierre d’achoppement ? Si j’ai été jugé, c’est sans procès équitable, sur une présomption qui m’échappe et pour peu, mis aux arrêts. Aux arrêts ? Mais, j’y pense. Ma dentiste… est-ce vraiment de maladie qu’elle est… en arrêt ?

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Le chat des yeux

J’interviens sur le mur facebook de Pia, par ce verlanesque coq-à-l’âne d’un haiku de… Kubo Yorie…?

chat des yeux

Pia, elle, rendait ici hommage à Pilli et sans doute à Missi. Mais vous… Reconnaissez-vous ce haiku? … Non? Alors regardez ici … heu… ou bien alors ici ou peut être mieux !

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Casse Noisettes

Aujourd’hui, dimanche 11 octobre 2009, je suis au Parc de Sceaux pour faire mon footing, autour du canal, mais vu mon excès de poids, je l’ai entamé comme un running, et il s’est plutôt vite transformé en… walking. Tandis qu’il commence à tomber une pluie fine je décide de me mettre à l’abri sous un arbre. La pluie cesse mais je reste assis sur mon banc.

Un peu plus loin, il y a là un corbeau aux prises avec ce qui me semble être une grosse noisette. Du bec, il la retourne, la picore, mais visiblement la coque résiste. Il l’a prend alors dans son bec et je pense alors naïvement qu’il va l’avaler, mais en fait il écarte ses larges ailes et prend son envol pour décrire une large boucle à travers le sommet du feuillage des hauts arbres que bordent le canal. Et là, tout à coup, il va faire quelque chose dont j’avais déjà entendu parler, mais que je n’avais jamais vu de mes propre yeux. Il lâche, en l’air, la noisette qui tombe sur le sol en ciment de l’allée parsemée de feuilles mortes, en faisant un bruit sec. Il atterrit ensuite et s’en approche en sautillant pour en voir le résultat. Je suis admiratif. Voici donc ce que l’on peut appeler un comportement intelligent. Le corbeau tente de briser la coque de la noisette en utilisant un outil. Cet outil, c’est l’attraction universelle. Le corbeau et ses ancêtres avant lui, ont compris, comme l’a fait Newton, qu’une noisette lâchée en l’air, tombe par terre et que, en tombant elle peut se casser et libérer ce qu’elle contient de bon. Mais la noisette ne s’est pas cassée. Solidement calée avec une patte, le corbeau lui assène quelques violents coups de bec à la manière d’un pivert mais fini par y renoncer. Et reprenant la noisette dans son bec, il repart pour un autre tour en hauteur.

Je le regarde faire et refaire son manège trois, cinq… dix fois. Je me pose même la question de savoir si l’énergie déployée pour tous ces décollages pourra être compensée par les nutriments qu’il trouvera à l’intérieur du fruit sec. La technique est toujours la même. Il prend de la hauteur, mais pas à la verticale, ce serait trop simple ou trop pénible. Il parcoure une boucle en pente douce ascendante, parfois fait une halte sur une haute branche, puis il se met en piquée avant de lâcher la noisette, sans doute pour ne pas la perdre de vue. Je pense qu’il choisit délibérément cette partie cimentée de l’allée, mais il lui arrive de manquer sa cible qui est pourtant assez large et la noisette rebondi mollement sur les pelouses en bordure. Dans ce cas là, il ne voit pas tout de suite que c’est un coup pour rien et il travaille consciencieusement, le fruit sec, dans l’herbe, avant de se rendre compte qu’il lui faut se résoudre à faire un nouvel essai en vol. Le plus drôle c’est que je vois des passants qui continuent d’arpenter l’allée au risque de se prendre une noisette sur la tête. Mais, en fait, le risque est le même que si elle tombait de l’arbre. Ce n’est pas une noix de coco tout de même.

Tout à coup alors que la noisette tombe pour la énième fois, une idée germe dans mon esprit. Est-ce que le corbeau pourrait comprendre que je vais chercher à l’aider ? Trop tard pour cette fois, il l’a déjà reprise dans son bec et il est déjà reparti. J’attend donc le tour suivant, et voilà que le fruit roule vers moi. L’occasion est trop belle, je bondis. Le corbeau, bien entendu n’insiste pas, fait demi tour et disparaît même à ma vue. En deux pas je suis sur la noisette qui, même avec un coup de talon qui doit dépasser très largement le quintal par centimètre carré, ne cède pas. Il me faut m’y reprendre à trois fois pour la briser et je reviens dans le même élan m’asseoir à ma place sur le banc.

Je me demande après combien de tentatives, le corbeau aurait renoncé car il est clair maintenant qu’il n’aurait jamais pu parvenir à ses fins sans mon intervention car la coque m’a paru particulièrement dure sous la semelle. Maintenant où est-il ? A-t-il pris peur, ou bien m’observe-t-il depuis une branche haute? Pendant une longue minute j’ai eu la crainte que l’expérience s’arrête là et me laisse penaud, seul avec les débris de mon fruit sec. Mais finalement le voilà qui revient. Il se pose à un mètre de la noisette éclatée en deux et il me regarde.

Un deuxième corbeau arrive et à deux ils s’enhardissent, s’approchent et se saisissent chacun d’une moitié de la noisette qu’ils vont littéralement déguster, chacun de leur coté de la scène du pilon. Avec l’arrivée de ce deuxième corbeau je réalise que je n’aurais jamais pensé à me demander si c’était bien le même corbeau qui revenait ou un autre qui passait par là et profitait de l’aubaine. Maintenant, dans les deux corbeaux, je veux bien croire qu’il y ait au moins le mien. Comme je suis incapable de faire la différence entre eux, je considère que c’est le mien qui une fois sa demi coque terminée, revient picorer les miettes du coup de talon. Ce doit être bon. Il me regarde, mais a-t-il compris que je l’ai aidé ou pense-t-il plutôt que je suis un idiot d’avoir brisé la noisette sans la manger, comme quelqu’un qui ne connaîtrait pas la vraie valeur des choses.

L’intérêt du corbeau pour la situation étant revenu au plus bas il s’éloigne. Pendant quelques minutes je scrute les alentours pour voir s’il ne va revenir me jeter un autre fruit sec à mes pieds pour utiliser le gigantesque casse noisette qu’il a trouvé dans le parc. Non, cela ne se produira pas. Il va peut être falloir attendre d’autres générations pour voir des corbeaux jeter des noisettes sous le pas des passants. Ou bien peut-être n’a-t-il tout simplement plus faim … et que cela sous entende qu’il faudrait que j’arrête de m’entêter avec ma réflexion anthropomorphique…

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Il Pupat


Une enquête sur le « pupat » de l’Amariana… à lire ici…

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Chantal

Mon frère Gianfranco, 51 ans bientôt, s’est inscrit sur Meetic il y a quinze jours pour, je pense, étrenner sa liberté, non désirée mais toute nouvelle. Pour mettre toutes les chances de son coté j’ai pensé qu’il ferait bien de prendre conseil auprès de mon autre frère Alberto, qui est devenu un grand expert des sites de rencontre. Alberto, l’a donc coaché pour son inscription sur Meetic et je pense, lui a prodigué toutes les recommandations nécessaires… bref, tout ce qu’il faut faire… et ne pas faire.

Hier soir, vendredi 24 juillet 2009, je suis allé dîner à Paris avec mes deux frères. On est allés dans une pizzeria à la fontaine des innocents. On a pris des pizza, comme ça, pour manger un peu de gluten. Gianfranco n’a pas voulu et a préféré prendre une escalope, qui finalement a été servie avec des pâtes. Il avait faim et il les a mangées et donc il aurait pu tout aussi bien prendre une pizza, avec nous. La conversation a été animée par Alberto et on a ainsi appris qu’il partait le lendemain pour quatre jours au festival d’Avignon. Avec qui? Avec Emmanuelle, la prétendante. Oui, cela fera cinq mois qu’ils ne se seront pas revus. D’ailleurs, dans la journée, Alberto venait de découvrir la raison pour laquelle depuis cinq mois Anne, l’officielle, n’arrivait pas à le joindre sur son portable. C’est parce que Emmanuelle avait mis le numéro de Anne sur liste noire sur le portable de Alberto.

Alberto a donc voulu s’enquérir de comment avançait les recherches de Gianfranco sur Meetic. Gianfranco nous a appris qu’il avait déjà fait une rencontre. Alberto, toujours friand de martingales, lui a demandé combien de message il avait envoyé. Réponse, un seul. Nous avons eu un instant d’hésitation. Oubliant donc tous les conseils qui lui avait été prodigués, il avait envoyé, en tout et pour tout, un seul message. Et quelle était donc la teneur de ce message? Et bien tout simplement « Bonjour, pourrions nous nous rencontrer? » Et quelle avait été la réponse? « Oui ». Pas de chat, pas de conversation téléphonique, un rendez-vous, direct. Et sous le regard incrédule de Alberto, le débutant Meetic nous explique qu’il a visionné huit cent cinquante photos, puis qu’il a sélectionné vingt profils et qu’il a envoyé un message, à un seul d’entre eux. Qu’ils ont convenu d’un rendez-vous. Qu’ils sont allés au restaurant. Qu’ils ont payé chacun leur part. Qu’ils se sont revus le lendemain et qu’ils sont allés au cinéma et qu’il est prévu qu’ils se retrouvent, ce week end, pour une promenade en bord de Seine, en aval dans le Vexin. Comme tout cela semble enfantin! On a appris aussi qu’elle s’appelle Chantal, qu’elle a 43 ans, qu’elle est d’origine québecoise, qu’elle a une bonne situation et qu’elle est en train de chercher une maison dans le sud Bretagne. Alberto était médusé.

Meetic n’avait jamais du voir ça. Un seul message, un rendez-vous. Cent pour cent de réussite! Et en plus, une possibilité de s’introduire au Quebec ou de s’installer, les pieds dans l’eau, en Bretagne. Tout cela en un seul clic, il y avait de quoi rester pantois. On a passé le reste de la soirée à rigoler et à tourner et retourner l’affaire dans tous les sens pour en prévenir les failles, même les plus farfelues. Mais il fallait bien admettre que la probabilité d’un tel scénario devait être au départ bien proche de zéro, et pourtant, c’est celui là que la providence avait choisi.

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Protégé : La famille Titegoutte

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