Friul Found

A chaque fois que je sors de Carnia pour prendre la nationale vers Venzone, au croisement je fais bien attention à laisser passer toutes les voitures pour ne pas être embêté dans la longue ligne droite par quelque inconséquent qui viendra à coup sûr tenter un dépassement, même impossible. Je ne sais pas pourquoi, mais aujourd’hui je n’ai pas observé cette règle pour ma tranquillité et je me suis glissé tout de suite dans la circulation, avec prudence cela va de soi, mais sans attendre outre mesure.

La dernière voiture que j’ai laissé passer et qui est donc devant moi maintenant, ne va pas très vite. Contrairement aux agités qui sévissent par ici, le conducteur n’a pas l’air pressé et donc même à mon allure résolument respectueuse des limites de vitesse, je fini par le rattraper tout doucement à la fin de la ligne droite en arrivant à Portis Vecchio. Curieusement personne ne m’a doublé et je suis donc dans le sillage de ce qui m’apparaît maintenant comme une Mercedes immatriculée en Allemagne…

Cette plaque, mon esprit commence à la considérer de façon diffuse au fur et à mesure que je me rapproche, jusqu’à ce que les lettres prennent forme, et que je constate, que par le plus pur des hasards elle sont dans l’ordre pour former un mot que j’ai du mal à croire là, écrit sous mes yeux. En plus je ne devrais même pas me trouver ici, car j’ai procrastiné tout l’après midi avant de me décider à aller faire des courses à Gemona. Et donc je mesure ma chance d’être là, témoin de cette coïncidence peu ordinaire.

Je m’en veux, tout de suite, de pas avoir pris mon appareil photo avec moi. Ces derniers mois je me suis blasé de prendre des photos pour oui ou pour un non artistique. Reste mon portable que je sors alors que nous abordons le S de Venzone. A’ tâtons dans les menus j’essaye de me garder une preuve de l’advenu. Je ne peux pas rouler trop près, il me faudrait un arrêt. Et c’est ce qui arrive au premier feu rouge de Gemona. Ca y est… j’ai la photo !

Je me demande si le conducteur de cette Mercedes a conscience qu’il est en train de rouler avec le nom de la région qu’il est train de traverser, écrit en toutes lettres sur sa voiture. Car sur cette plaque il y a, ni plus ni moins, écrit… FRIUL en frioulan! En fait FRI-UL. Cette combinaison de lettres n’est malheureusement pas possible sur une plaque italienne. Je pense à Fribourg en Forêt Noire. Mais non, ce serait FR, comme je le saurais en allant satisfaire ma curiosité plus tard sur Internet et découvrirais que pour FRI il s’agit en fait de l’arrondissement de Frise sur la mer du Nord.

Cet allemand se rend donc de la mer du Nord à la mer Méditerranée à la recherche de soleil, sans doute. D’une mer à l’autre, quel voyage symbolique. Mais je ne vais pas le suivre, comme ça, jusqu’à la plage et au deuxième feu de Gemona, avec le prétexte de tourner à gauche, j’en profite pour changer de file et côtoyer sa voiture un court instant en lui jetant un regard en coin. Je crois deviner qu’il a la tête sympathique de l’inspecteur Derrick mais avec d’épais cheveux blanc. Je le laisse partir.

Reste la deuxième partie de la plaque, qui est aussi, à sa façon, un clin d’œil. 404. C’est le fameux code « Not Found » à savoir « Pas trouvé » de Internet. Et là, pour le coup, c’est tout le contraire… Si je n’avais pas tergiversé pour prendre le volant, si je ne m’étais pas glissé tout de suite dans la circulation, si la voiture devant moi n’avait pas roulé lentement… je n’aurais jamais croisé son chemin… et je n’aurais jamais trouvé cette plaque… Mais oui ! Friul Found !

3 juillet 2017

Ad ogni volta che esco da Carnia per prendere la statale verso Venzone, al incrocio sto ben attento a lasciare passare tutte le vetture per non essere disturbato nel lungo rettilineo da qualche incosciente che verra di sicuro a tentare un sorpasso, anche impossibile. Non so perché, ma oggi non ho osservato questa regola per la mia tranquilità e mi sono messo subito nel traffico, con prudenza beninteso, ma senza aspettare troppo.

L’ultima macchina che ho lasciato passare e che si trova dunque davanti a me ora, non è tanto veloce. Al contrario dai disturbati i giro da queste parti, il conducente non sembra avere premura e dunque anche con il mio andamento decisamento rispettuoso dei limiti di velocità, finisco per riprenderlo in leggerezza alla fine del rettilineo arrivando a Portis Vecchio. Inaspettatamente nessuno mi ha sorpassato e sono dunque nella scia di cio’ che mi appare adesso come essere una Mercedes targata in Germania…

Questa targa, la mia mente commincia a considerarla in maniera diffusa mettre mi sto avvicinando, fino a quando le lettere non prendino forma, e che vedo, che per puro caso, sono nel ordine per formare una parola che faccio fatica a credere li’, scritto sotto i miei occhi. Per di più non avrei dovuto ritrovarmi qui, perché ho indugiato tutto il pomeriggio prima di decidermi a andare fare della spesa a Gemona. E dunque misuro la mia fortuna di essere qui, testimone di questo caso non comune.

Mi do la colpa subito, di non avere preso il mio apparecchio fotografico con me. Questi ultimi mesi mi sono stancato di scattare foto per un si’ o per un no’ artistico. Mi rimane il mio cellulare che tiro fuori quando siamo nel S di Venzone. A tastoni nei menu’ cerco di conservare una traccia del accaduto. No posso guidare troppo vicino, mi vorrebbe una sosta. Ed è quello che accade al primo semaforo di Gemona. Ce l’ho fatta… ho la foto !

Mi chiedo se il conduttore di questa Mercedes a coscienza che sta guidando con il nome della regione che sta attraversando, enunciato sulla sua macchina. Perché su questa targa c’è, ne più ne meno, scritto FRIUL in friulano! Di fatto FRI-UL. Questa combinazione di lettere non è purtroppo possibile su una targa italiana. Penso à Friburgo nella Foresta Nera. Ma no, sarebbe FR come poi andando a soddisfare la mia curiosità su Internet, scopriro’ che per FRI si tratta del circondario della Frisia sul mare del Nord.

Questo tedesco si reca dunque dal mare del Nord al mare Mediterraneo alla ricerca di sole, senz’altro. Da un mare all’altro, che viaggio simbolico. Ma io non ho intenzione di seguirlo cosi’ fino alla spaggia e al secondo semaforo di Gemona, con la scusa di girare a sinistra, ne approfitto per cambiare fila e costeggiarlo un attimo dandogli uno sguardo con la coda del occhio. Credo di intravedere la faccia simpatica del inspettore Derrick ma con folti capelli bianchi. Lo lascio andare.

Rimane la seconda parte della targa, che è anche a modo suo, un occhiolino. 404. E’ il famigerato codice « Not Found » ossia « Non Trovato » di Internet. E qui, una volta tanto, è proprio il contrario… Se non avessi rimandato per mettermi al volante, se non mi sarei inserito subito nel traffico, se la macchina davanti a me non sarebbe andata piano… non avrei mai incrociato la sua strada… et non avrei mai trovato questa targa… Ma si’ ! Friul Found !

3 luglio 2017